Il n’a jamais été aussi facile de créer une entreprise
19 novembre 20212Africa, le câble sous-marin de tous les records, fera à terme 45 000 km de long !
22 avril 2022Une forte résonance avec la présidence de la France de l’Union Européenne en ce début 2022. Les infrastructures du numérique sont un des enjeux majeurs pour les prochaines années car transversales avec les activités économiques de la France, mais aussi de l’Europe et du reste du monde. Thierry Barbaut.
Thomas Reynaud, Directeur du groupe Iliad : « La souveraineté sera, à n’en pas douter, un des grands sujets des prochaines échéances électorales. Encore faut-il ne pas se tromper de… souveraineté. Monétaire? Territoriale? Militaire? Voire « identitaire », comme certains le voudraient? La notion est mouvante.
Elle est l’expression des enjeux d’une époque. La souveraineté en 2022, c’est plus que jamais la souveraineté numérique car aucun pays ne peut, ni ne pourra, prétendre être une nation de premier rang s’il ne s’en assure pas. Or cette souveraineté, bien que présente çà et là dans le débat public depuis une quinzaine d’années, demeure le plus souvent un impensé, alors même que le numérique est l’une des forces de transformation les plus puissantes de notre pays depuis deux décennies.
Cette souveraineté numérique implique d’abord de développer des infrastructures de télécommunication robustes qui garantissent de faire face à n’importe quel phénomène d’ampleur.
Nous l’avons vu avec la crise sanitaire : une part importante de la capacité de notre pays à tenir est venue de ces infrastructures télécoms qui, du fait des investissements réguliers des différents opérateurs nationaux, sont parmi les plus performantes au monde. Elles garantissent à nos entreprises, petites ou grandes, d’asseoir leur compétitivité sur l’ensemble du territoire mais aussi à l’information et aux savoirs de circuler parmi la population. C’est pourquoi les prochaines années devront être celles de l’universalité de l’accès, afin que tous les Français et tous les territoires bénéficient du très haut débit.
La souveraineté numérique passe aussi par les équipements – et l’Europe a la chance de disposer de deux grands équipementiers – ainsi que par la maîtrise des approvisionnements en composants électroniques et en minerais.
Nous, Européens, sommes entre deux complexes militaro-numériques
Cette souveraineté numérique implique enfin et surtout la maîtrise de nos données, la capacité à rendre intelligible cette masse grandissante, en permanence au-dessus de nos têtes : le « cloud ». Nous ne pouvons accepter, dans ce domaine plus que dans tout autre, de dépendre exclusivement de solutions non européennes.
La maîtrise des données et son corollaire, l’intelligence artificielle, rebattent la donne. Elles viennent revisiter les équilibres militaires et géostratégiques. Nous, Européens, sommes entre deux complexes militaro-numériques. Celui dont nous dépendons – les Etats-Unis avec l’Otan et les Gafam – et celui dont on ignore encore beaucoup, mais dont la puissance est incontestable : la Chine.
Or, notre souveraineté ne peut se résumer à choisir de dépendre de l’un et d’espérer la neutralité de l’autre. Elle ne peut se fonder sur des hypothèses de bienveillance éternelle ou de statu quo. Elle requiert la certitude de toujours pouvoir, peu importe l’évolution de nos alliances, faire face, seul.
L’intégralité de la tribune de Thomas Reynaud est disponible sur le Journal du Net