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7 mai 2012Microsoft et Barnes & Noble – B&N – ont annoncé hier la conclusion d’un partenariat sous la forme d’une nouvelle société commune. Ce serait la division numérique de B&N, le libraire américain le plus avancé dans le développement du livre numérique avec sa liseuse Nook sous Androïd, qui avait annoncé au préalable vouloir séparer ses activités d’éditions de celles liées au numérique. Rappelons que le livre numérique décole sur le marché américain et que Borders l’un de ses anciens concurrents de B&N a mis la clef sous la porte pour avoir raté ce virage (Livre numérique un petit village gaulois résiste et regarde passer les opportunites).
L’effet a donc été immédiat pour B&N dont l’action cotée à New York s’est envolée, signe que ce partenariat est vu positivement pour eux. Mais qu’en est-il pour Microsoft? Pourquoi diantre Microsoft s’embarque dans l’aventure du livre numérique alors que tout le monde l’attend sur le Cloud, le téléphone avec WindowsPhone + Nokia et Windows 8?
Déjà, cette société commune règle le différend entre Microsoft et B&N qui portait sur l’utilisation de brevets de Microsoft dans la liseuse de B&N. Ainsi la nouvelle société est détentrice des droits, ce qui assurera des revenus de propriété intellectuelle à Microsoft. Bien joué pour une opération qui rappelle l’importance des brevets dans ces ecosystèmes en forte évolution. Et aussi que Microsoft touche $5 par smartphone HTC Androïd grâce a ces mêmes droits sur les brevets.
Mais aussi bien joué car les derniers dénouements de l’affaire allaient dans le sens de la non-violation de brevets Microsoft par B&N (Le lecteur de Barnes & Noble ne violerait pas de brevets de Microsoft)…
Mais au-delà de ce différend sur les brevets il y a de vrais enjeux industriels :
pour B&N qui peut miser sur le succès de Windows 8 et la sortie d’une version de son Nook sous ce futur OS afin de renouveller sa liseuse et d’augmenter le nombre de clients potentiels de ses livres numériques. On peut aussi imaginer la disponibilité d’un logiciel lecteur de livre numérique Nook installé en standard sur toutes les moutures de Windows 8 pour contrer l’approche multiplateformes de son concurrent Amazon que l’on peut lire sur un Kindle, mais qui a aussi son appli sur PC, iPad, iPhone, Androïd… Tous les livres étant stockés avec leur « DRM » dans le nuage.
Et puis si Windows8 ne décolle pas, la maitrise de la carte Androïd est toujours un atout dans la main de B&N. Rappelons l’échec de la Fnac qui a voulu introduire son propre FnacBook en 2010 pour l’abandonner un an plus tard et rejoindre la technologie du canadien Kobo avec « Kobo by Fnac ». Et donc, économies d’échelle obligent, un partenaire industriel de taille mondiale sur ces nouveaux équipements.
pour Microsoft c’est un moyen d’ajouter un fil de plus à la toile de son futur écosysteme Cloud+Mobile qui combine une accès multiplateformes via Windows8 a ses « clouds » qui eux gèrent le contenu et les services : Office365, Windows Live et XBox Live et Zune pour la musique. Comme le modèle iTunes+iPad+iPhone.
Et là, en plus de Google et Apple qui adoptent une stratégie d’intégration verticale similaire, Microsof a un adversaire potentiel commun avec B&N… Amazon bien sûr!
Aujourd’hui c’est le leader des plateformes Cloud, même si son offre de services se concentre pour l’instant que sur les biens culturels numériques. Et pour parler encore de la Fnac, notre référence nationale, la disponibilité cette semaine en France du nouveau Kindle Touch d’Amazon, lui a fait baisser son Kobo de 130€ a 100€ pour s’aligner sur le prix d’entré d’Amazon. Il n’y a donc aucun doute sur qui domine ce marché.
Aucune annonce n’a été faite sur la feuille de route de cette société commune, alors restons prudents, mais il semblerait que cette alliance a quand même beaucoup de sens.
GreenSI y mettra quand même un bémol sur la nature du marché visé.
Il s’agit du B2C, Business to Consummer, et non pas du B2B le marché entreprises où Microsoft est aujourd’hui dominant et où se joue la partie Windows8 et Office365 en remplacement de Office, WindowsXP et Windows7 dont l’entreprise tire une grande part de ses revenus et certainement le meilleur de sa marge. Il ne sera pas simple de continuer à mobiliser des ressources sur deux marchés qui n’évoluent pas à la même vitesse et qui demandent chacun leur propre mode de commercialisation et leur propre écosysteme.
GreenSI ne serait donc pas surpris par une claire séparation des activités entreprises et leur rapprochement avec des intégrateurs ou des constructeurs pour en tirer de plus fortes synergies et rendre plus lisible sa stratégie globale. Car au bout du compte le marché ne voit toujours par le potentiel de Microsoft si on se réfère à la simple comparaison de son cours de bourse depuis 2009 avec Apple et Amazon. A suivre donc…
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