10 chiffres clés sur l’archivage et le stockage des données en entreprise
13 novembre 2012Facebook se lance officiellement dans la recherche d’emploi
16 novembre 2012Début décembre se tiendra a Paris sur le thème de l’internet des objets, l’édition 2012 de LeWeb, le rendez-vous incontournable de l’internet mondial pour les startups.
IoT pour les intimes, pour « Internet of Things« .
Et comme ce forum est souvent le point focal des technologies de rupture qui vont modifier (une fois de plus) le Web, il va à n’en pas douter, attirer de nombreux entrepreneurs et investisseurs et certainement accélérer les projets autour de ce fameux internet des objets.
Déjà le terme n’est pas récent et est utilisé depuis une dizaine d’années. Le concept qu’il représente est même encore plus ancien. Le livre de Philippe Gautier et Laurent Gonzalez sur le sujet, le fait remonter à 1984 avec Ken Sakamura de l’université de Tokyo, aussi inventeur du premier système d’exploitation temps réel « libre » bien avant Unix (!), le projet TRON. On parle à l’époque « d’informatique ubiquitaire« , d’ordinateurs miniaturisés et « partout », « enfouis » dans les objets physiques… très poétique tout ça.
L’internet des objets, c’est déjà ce réseau qui permet à ces objets d’interagir entre eux et d’une certaine façon de prolonger l’internet jusqu’à ces objets. Et l’internet, après avoir été le « réseau des réseaux » est devenu avec le 2.0, le réseau ultime d’interaction entre humains. Alors avec l’internet des objets c’est non seulement la communication machine à machine qui se développe, mais aussi la relation homme-machine qui se repense.
De nombreuses technologies de communications existent et rendent possible l’internet des objets (RFID, QR code, NFC, gprs, ipv6,…). GreenSI s’est plutôt intéressé dans ce billet à la nature des interactions homme-machine et non aux technologies.
Parmi ces entrepreneurs qui cherchent à exploiter ces technologies pour repenser le système d’information, GreenSI a rencontré Philippe Gautier, ancien DSI et maintenant DG fondateur de Business2Any société spécialisée dans le conseil et l’édition de logiciels à intelligence distribuée. Sa société vient de sortir Thin-Track(r) un moteur logiciel qui traite la gestion des stocks et la traçabilité des objets en environnements complexes ou non structurés, qui s’appuie sur des techniques de modélisation 3D et sur des objets communicants pouvant interagir avec les opérateurs. Un projet développé pour un industriel qui a permis d’accélérer le passage de la théorie à la pratique.
Imaginons un grand terrain vide pour le stockage de palettes (un environnement non structuré). Chaque fois que l’on en pose une, on indique sa position de façon relative a un repère fixe, ou en la géolocalisant. Ainsi rapidement le moteur peut construire une représentation de l’espace de stockage et de son contenu. Quand une nouvelle palette arrive, l’opérateur la scanne et indique de la même façon son emplacement. Le moteur peut alors interagir avec l’opérateur pour lui indiquer qu’elle est trop près d’une autre palette contenant un produit dangereux, qu’elle ne doit pas quitter une zone ou être séparée de telle autre palette, voire qu’elle a été déposée là où lui pense qu’il y en a déjà une… qui a certainement été « égarée ».
L’intelligence du moteur permet ce nouveau dialogue homme machine en posant des questions à l’opérateur et éventuellement en rectifiant tout seul son modèle. Car c’est bien connu l’erreur est humaine et le moteur doit aussi pouvoir les détecter. Et c’est là que s’introduit une différence fondamentale avec les classiques gestion de stocks des ERP qui elles tolèrent très mal les erreurs et imposent leur vision « idéale » des choses.
Mais en allant plus loin, chaque objet (ici palette) est devenu en quelque sorte autonome en interrogeant le moteur (sur serveur) pour « prendre conscience » de ses paramètres et de ses possibilités d’actions, qu’elle communique a l’opérateur dans ce nouveau type d’interfaces homme-machine. Par l’enrichissement des règles à prendre en compte et par la capacité a capter des informations ambiantes, ces objets peuvent même produire de l’information. D’une certaine façon ces objets développent une certaine intelligence collective reposant pour l’instant sur des règles, et bientôt sur des algorithmes plus sophistiqués.
Ainsi, après la vague de l’internet 2.0 qui a rendu l’utilisateur acteur de l’internet, l’internet des objets c’est peut être cette capacité à rendre les objets connectés eux aussi acteurs de l’internet. Pour mieux interagir avec les humains, ou mieux les accompagner. Récemment Gartner a publié ses prévisions et l’une d’elle annonce qu’en 2016, l’informatique « sur soi » (wearable) tatouages électroniques, chaussures, lunettes,… sera une industrie de $10 milliards, et ce ne sera qu’une petite partie de cette internet des objets. La santé, les bâtiments, voire les villes « intelligentes » vont elles aussi contribuer à développer ces objets pour par exemple assurer la surveillance, les paiements ou faciliter les transports aux citadins. Enfin la simple communication machine à machine (M2M) déjà opérationnelle avec des machines équipées de cartes SIM, va continuer de se développer et peut être rendre ces premiers objets communicants, un peu plus intelligents.
Certains ne vont donc pas aimer ce scénario, surtout si l’algorithme plus intelligent qui les anime est une puce neuronale connectée à Skynet… déjà vu? (voir le film Terminator de James Camerone pour ceux qui n’auraient pas reconnu).
Mais c’est visiblement ce chemin qui est en train d’être exploré et franchement le petit lapin Nabastag était quand même beaucoup plus rassurant 😉
Thierry Barbaut
Avec Zdnet.fr