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La France est en retard. Le marché du livre numérique est bien plus important aux États-Unis et au Royaume-Uni. Hachette est décidé à accélérer dans l’Hexagone.
Réputé solide, le marché français de l’édition fait grise mine depuis deux ans. Par le passé, les éditeurs se rassuraient: les années fastes compensaient toujours les années de vache maigre. Mais, cette fois, les professionnels commencent à douter de la pérennité de ce scénario.
En retrait depuis deux ans, le marché du livre est victime d’une moindre fréquentation des librairies et de la baisse du pouvoir d’achat. Bien que l’offre soit dynamique, avec un record de 64.000 nouveautés en 2011, les ventes de livres ont plus reculé en 2011 que l’ensemble du commerce de détail, tous produits confondus, laissant penser que les lecteurs regardent davantage les prix, malgré une hausse modérée des tarifs. Certes, les éditions de poche, qui pèsent un quart des ventes, restent bien orientées (+ 1 %), mais les autres genres importants en valeur (jeunesse et BD notamment) ne jouent plus leur rôle de locomotives.
C’est dans ce contexte que les éditeurs s’engagent, à pas lents et mesurés, dans l’économie numérique. Le précédent de l’industrie du disque, ravagée par le piratage sur Internet en quelques années, est un épouvantail qui effraie autant qu’il tétanise. L’avenir n’a jamais été aussi incertain. La mise en vente de Flammarion intervient à ce moment clé.
Pour l’instant, en France, le numérique ne décolle pas. Il représente moins de 1 % des ventes. Mais aux États-Unis ou au Royaume-Uni, il explose. Outre-Atlantique, le livre électronique représente déjà 17 % du marché en valeur. Or c’est en se frottant à ces marchés «pilotes» qu’un groupe comme Hachette Livre (Lagardère), septième acteur aux États-Unis et leader outre-Manche, fait son apprentissage.
Amazon et Apple incontournables
Hachette a d’ailleurs été longtemps partagé entre les prises de position de ses grandes consœurs françaises indépendantes – Gallimard ou Albin Michel en tête -, souvent défensives face au numérique, et sa confrontation avec la réalité du marché américain, où la plus grande chaîne de libraires Borders a fait faillite il y a un an sous les coups de boutoir des e-books.
Mais, aujourd’hui, Hachette n’a plus d’hésitation. Pragmatique, il voit se mettre en place de nouveaux canaux de distribution qu’il ne peut se permettre de snober. À fin mars, le livre numérique frôlait 10 % de ses ventes. Comme lui, tous les éditeurs français ont donc signé avec Amazon, le géant de la distribution en ligne qui se positionne, avec le Kindle, sur les contenus pour liseuses et tablettes en face d’Apple et de son iPad.
Les projets de plates-formes numériques des éditeurs français ont de fait perdu de leur utilité. Hachette Livre vient ainsi de se désengager de sa plate-forme Numilog, qui cherchait à fédérer des éditeurs ayant préféré monter d’autres plates-formes. Tous observent à la loupe la croissance du parc de tablettes, qui devrait doubler en France cette année.
Hachette en a pris acte en annonçant, le 3 mai dernier, l’alignement des prix de vente des versions numériques de 2 000 de ses titres de littérature sur les prix de vente du format poche, afin de «répondre à la demande croissante des lecteurs utilisateurs de liseuses numériques». Tous les éditeurs en ont désormais pleinement conscience.
source: lefigaro.fr