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5 juillet 2012Depuis novembre 2007, Amazon a commercialisé cinq générations de Kindle. A un rythme quasi-annuel, l’entreprise a corrigé, amélioré et peaufiné son terminal dédié à la lecture. Avec d’autres entreprises comme Sony ou Bookeen, la firme de Seattle a accumulé une expérience hors-pair dans ce domaine. Loin de profiter de sa place de leader sur le marché américain, la dernière gamme lancée au mois de novembre est sûrement celle qui a apporté le plus de changement : sans compter les modèles “with Ads” aux Etats-Unis, ce sont au total 7 références qui sont désormais au catalogue (Kindle 4, Kindle Touch WiFi, Kindle Touch 3G WiFi, Kindle 3 WiFi, Kindle 3 3G+WiFi, Kindle DX, Kindle Fire). En plus du lancement d’une première tablette LCD, le Fire, Amazon a enfin lancé un premier ereader E-Ink avec un écran tactile.
Il faut le reconnaître, Amazon avait du retard sur ce point. Sony, Barnes&Noble, Kobo et Bookeen avaient déjà leur reader tactile pendant que le Kindle 3 misait encore sur un clavier physique et des boutons de navigation. Peut-être que le succès des différents Kindle n’a pas poussé la firme de Seattle à revoir sa copie. Des rumeurs voulaient plutôt qu’Amazon travaille sur une technologie tactile originale, peut-être le fruit du rachat de la société Touchco (cf. notre précédent article). Les ingénieurs du Lab126 ont opté pour un choix plus raisonnable : l’interface infrarouge Zforce de la société suédoise Neonode.
Du coup, le Kindle Touch se différencie peu, à première vue, de ses concurrents : écran E-Ink Pearl V220 et processeur dernière génération (ici un Freescale iMX508 cadencé à 800Mhz), une combinaison offrant un très bon confort de lecture et une ergonomie améliorée par rapport aux précédents Kindle. Pourtant, le Kindle Touch (ou Kindle 5, nom de code “Whitney”) dispose de quelques fonctionnalités intéressantes : mémoire interne de 4Go (contre 2Go pour la concurrence), haut-parleur stéréo, prise jack 3.5mm, Text-To-Speech, compatibilité Audible etc. Alors que le Kindle 4 a dû faire des concessions pour voir son prix tomber en-dessous des 99$/99€, le Kindle Touch est présenté comme un ereader haut de gamme, surtout dans sa version Wi-Fi 3G.
Est-ce que cela suffira pour que cette nouvelle liseuse, fraichement arrivée en France, s’impose face au Kobo Touch, déjà vendu à plus de 60 000 exemplaires en France, et deux autres readers tactiles bien installés, le Cybook Odyssey et le Sony Reader PRS-T1 ? Amazon fait le pari de proposer un ereader plus performant à un prix abordable (129€ pour le modèle Wi-Fi, 189€ pour le 3G), complété par un modèle haut de gamme, et sans concurrence en France, pour les utilisateurs les plus nomades.
Pari réussi ? A quel public s’adresse ce nouveau modèle ? Est-ce que les fonctionnalités qui l’équipent ne sont pas superflues ? Il y a quelques semaines, nous avons pu tester il y a plusieurs semaines le Kindle Touch dans sa version Wi-Fi, prêté par Amazon France pendant quelques jours. Voici notre verdict.
Le déballage
Le Kindle Touch n’est pas vendu moins de 100€ mais Amazon fait toujours preuve de minimalisme dans le contenu de la boîte. Le Kindle, un câble USB/MicroUSB, quelques feuillets pour démarrer l’ereader et… c’est tout. Pas de chargeur secteur (en option, 14,99€) ni de housse (en option aussi, mais plus aucun fabricant ne livre un ereader avec cet accessoire). Si vous voulez équiper votre liseuse, il faudra alourdir la facture, notamment pour le chargeur secteur qui est très appréciable. Cela dit, un chargeur d’iPhone branché sur le câble USB fourni fera l’affaire.
Prise en main
Le design
La gamme Kindle 2011-2012 a abandonné le design avec un clavier physique mais aussi les coloris gris noir et blanc qui avaient été si caractéristiques des premiers modèles. Désormais, c’est un casing gris, rigidifié par une structure en aluminium, qui caractérise la liseuse. Le regard se pose tout de suite sur l’écran E-Ink Pearl. Seul un bouton d’accueil situé en bas de l’écran vient compléter le cadre. Le dos du Kindle révèle des ajouts d’importances : deux grilles indiquent l’emplacement des haut-parleurs du Kindle 5, tandis qu’une prise jack a pris place entre le bouton d’allumage et la porte MicroUSB.
Ce Kindle a un design tellement proche du Kindle 4 qu’un ancien utilisateur se surprendra sûrement à essayer d’appuyer sur les boutons de navigation latéraux qui n’équipent malheureusement pas le reader. En tout cas, en utilisateur quotidien du Kindle 4, nous nous sommes fait avoir ! Comparé au modèle entrée de gamme, le Kindle Touch est plus lourd d’environ 40 grammes (170 grammes contre 213 pour le Kindle Touch Wi-Fi). A caractéristiques quasiment égales, le Kobo Touch est plus léger (185 grammes). Cet embonpoint se paie avec des dimensions supérieures de quelques millimètres par rapport au Kindle 4 (les housses d’Amazon sont donc compatibles qu’avec un seul modèle). En main, la différence est sensible lorsque l’on passe d’un modèle à l’autre. Beaucoup plus compact que le Kindle avec clavier, il tient sans problème dans une poche de veste ou dans un sac à main. La gamme 2011 du Kindle peut être transportée partout.
Premier allumage
Dès que l’écran E-Ink Pearl s’anime (modèle V220 comme sur le Kindle 4, le Kobo Touch, le Cybook Odyssey, Sony Reader PRS-T1 etc) et les premières étapes de configuration passées, nous avons été impressionnés par la vélocité de ce Kindle. Nous ne nous y attendions pas. Lors de la sortie du modèle, la presse américaine avait publié plusieurs critiques négatives, indiquant qu’il ne tenait pas la comparaison face au récent Nook Touch. La version 5.1.0 du logiciel, mise à jour une semaine avant le lancement de la liseuse en Europe, semble avoir réglé les défauts de jeunesse. Le Nook Touch n’étant pas disponible en France, nous avons pu comparer l’appareil à un Kobo et le Kindle 5 s’avère bien plus réactif.
Cet aspect a rapidement été mis en valeur par les travaux de certains développeurs. Grâce à son processeur performant, le Kindle Touch est tout à fait capable de faire tourner des animations et de lire des vidéos (cf. The Digital Reader ou cet extrait de Rebecca de Hitchcock joué sur un Kindle). Il n’y a plus rien à envier au Nook. Tactile et plus véloce, le Kindle Touch reste quand même dans la lignée de ses prédécesseurs, notamment du point de vue de l’interface.
La bibliothèque
Un utilisateur de Kindle ne sera pas dérouté par l’interface du Kindle Touch. Même si le logiciel a été construit sur de nouvelles bases, on retrouve les codes de l’interface des précédents modèles : une bibliothèque sous forme de liste dans laquelle on navigue à coup de “swipe” à la place des boutons de navigation qui existaient depuis le premier modèle. En haut de l’écran, on trouve un bouton retour, un bouton d’accès direct au Kindle Store et un autre dédié au menu. Un champ de recherche permet de saisir une recherche en un clic. Ce raccourci sera particulièrement utile pour les utilisateurs qui rempliront une bonne partie des 4Go de stockage du reader. Le moteur de recherche est efficace et rend la navigation dans la bibliothèque bien plus aisée.
Comparé à un Nook ou un Kobo, l’interface est sobre (ou austère, cela dépend du point de vue). Pas de recommandations d’achat en page d’accueil (la version française du Kindle est vendue sans publicité), de notifications sur l’activité de vos amis lecteurs, mais une bibliothèque numérique dans sa plus simple représentation. Du coup, on ne perd pas son temps puisqu’elle permet un accès rapide aux contenus. Dommage cependant qu’il n’y ait pas un encart avec les dernières lectures effectuées, comme sur un Kobo ou un Nook. Le classement par “Plus récent” permet cependant de palier grossièrement à ce manque.
Pour organiser votre bibliothèque, il est toujours possible de créer des collections pour y ranger des ebooks. Les options de classement n’ont pas changé : par nom, par date d’ajout, par auteur ou bien le dernier livre ouvert. La fonction de recherche sera sûrement le point d’entrée le plus utilisé. Le clavier virtuel est très réactif ce qui rend son utilisation très agréable. De plus, la frappe prédictive affine automatiquement la recherche. Par rapport au Kindle 4, l’ergonomie n’a plus rien à voir et le Kindle Touch bien plus efficace.
Les fonctions avancées
Comme ses prédécesseurs, le Kindle 5 est équipé de fonctions avancées qui permettent à cette liseuse d’être un peu plus qu’un simple appareil de lecture. On retrouve ainsi le traditionnel navigateur, basé sur WebKit, et qui reprend les mêmes fonctionnalités que celui du Kindle 4 (notamment le mode Article). C’est aussi l’occasion de voir réapparaitre deux fonctions disparues sur le Kindle 4 : le lecteur audio et la synthèse vocale (ou Text-to-Speech). Le lecteur audio, basique, peut lire des fichiers aux formats Audible et MP3, même lorsqu’un ebook est ouvert. La sortie son se fait soit sur les deux haut-parleurs stéréo (qui saturent assez vite) soit sur un casque audio branché sur la prise jack 3,5mm. Si vous comptez utiliser régulièrement le lecteur audio, les 4Go de stockage seront rapidement saturés avec quelques podcasts ou morceaux. Dommage du coup que le Touch n’ait pas de port pour carte MicroSD.
Le Text-to-Speech fonctionne quant à lui sur des textes en anglais uniquement. Et, si l’éditeur a autorisé la fonctionnalité, en effet, plusieurs éditeurs américains, et non des moindres, bloquent la fonctionnalité pour éviter de cannibaliser les ventes de leurs livres audios. Particularité du Kindle depuis sa première génération, le Text-to-Speech n’a cependant pas beaucoup évolué depuis le temps. La qualité de la lecture reste moyenne mais remplit son office. On comprend dans ce cas le statut de ” Fonction expérimentale”…
La lecture
Avec un logiciel révisé de fond en comble, nous nous attendions à quelques changements du côté de la lecture. Pourtant, on retrouve l’application de lecture habituelle du Kindle, avec toutes ses fonctions, mais avec une nouvelle interface. Lorsqu’un fichier est ouvert, la navigation ne se fait plus à l’aide des boutons latéraux mais d’un glissement de doigts. Pour rappeler les boutons historiques, Amazon a découpé l’écran du Kindle en différentes zones avec une attribution propre.
Un “tap” sur le haut de l’écran fait apparaître les menus (“Aa”, “Aller à”, “Synchroniser”, le champ de recherche etc). Une bordure de deux centimètres permet quant à elle de revenir à la page précédente, tandis qu’un effleurement sur le reste de l’écran permet d’aller à page suivante. Mais n’en déplaise à Amazon, le swipe est le geste instinctif que fera l’utilisateur. Pourtant, la configuration proposée par Amazon s’avère assez réactive et agréable à l’usage. Reste un défaut majeur : il est impossible de configurer, ni même d’inverser les zones de changement de page, si bien qu’un gaucher devra utiliser sa main droite pour cliquer sur la zone pour changer de page. Espérons qu’une mise à jour va rapidement effacer cette limitation.
Les ebooks
Pas de changement sur ce point. Le moteur de lecture offre le rendu habituel du Kindle. Le texte est toujours aussi lisible notamment grâce à la police par défaut utilisée par Amazon, le fameuse Caecilia. Les options de personnalisation sont nombreuses (taille de caractère, réglage des marges et de l’interligne, choix du format de police) mais moins pléthoriques que sur certains ereaders (notamment le Nook ou le Cybook Odyssey). Suite à la demande des premiers utilisateurs, Amazon a ajouté un mode paysage.
Comme c’est le cas depuis le premier modèle de Kindle, il est possible de prendre des notes sur les textes. L’écran tactile rend de nouveau cette fonction utilisable, là où le Kindle 4 l’avait rendue assez désagréable, surtout pour la prise de notes (le surlignage peut être utilisé facilement). Il est aussi possible de partager des notes sur Facebook et Twitter, mais l’usage n’est pas encore démocratisé.
Contrairement à la version US du Kindle (cf. notre article précédent), plusieurs nouvelles fonctionnalités n’ont pas traversé l’Atlantique. La plus attendue est sûrement X-Ray, un système de lecture enrichie qui ajoute au livre numérique un résumé progressif, des fiches sur les personnages du récit et des liens connexes pour fournir plus d’informations sur des lieux ou des éléments centraux de l’ouvrage. Annoncé comme l’un des fonctionnalités principales de l’ereader lors de sa sortie aux Etats-Unis, X-Ray n’a pas rencontré le succès escompté. Nécessitant un travail supplémentaire de l’éditeur (même si une partie des informations sont récupérées sur Wikipedia), X-Ray reste cantonné à un catalogue restreint. Pour l’instant, aucun déploiement sur les livre numériques français n’est à l’ordre du jour.
L’autre fonctionnalité supplémentaire est la traduction automatique. Elle fonctionne à l’aide du traducteur du moteur de recherche Bing. Le résultat est satisfaisant et permettra de ne pas être arrêté dans la lecture par une phrase qui n’a pas été comprise. Malheureusement, cette fonction n’est possible qu’avec une connexion Internet.
Cependant, la nouveauté majeure de ce Kindle est le compatibilité avec le format KF8. Comme détaillé dans un précédent article (cf. notre article sur le format KF8), l’arrivée de ce format risque de changer le quotidien des éditeurs mais surtout des lecteurs sur Kindle. Feuille de style en CSS3, polices intégrées, HTML5 et fixed layout etc. Les livres numériques, jadis uniformisés par le moteur de lecture du Kindle, vont rattraper leur retard sur ceux publiés en EPUB.
Mais où trouve-t-on des ebooks en KF8 ? Le Kindle Store n’en regorge pas encore mais Amazon France nous a confirmé que certains ouvrages de référence débarqueront très prochainement dans ce format. En attendant, la meilleure manière de constater l’évolution est de récupérer un EPUB 2.0 avec une police embarquée, une feuille de style CSS complexe et de faire le passer dans la moulinette KindleGen dans sa version 2.4.
En général, le résultat n’est pas mauvais et les fichiers générés sont rétro-compatibles avec les anciens Kindle qui ne lisent pas le KF8. L’astuce vient du format lui-même qui comprend une version KF6 (Kindle Format 6) compatible avec les précédentes générations de Kindle. La contrepartie de cette compatibilité étendue est la génération d’un fichier plus lourd. Ce nouveau format va cependant s’instaurer comme le standard de la plateforme Kindle, notamment depuis que le Kindle 4 est capable de lire les fichiers de ce type.
En plus du format Mobipocket (.mobi ou .azw), le Kindle Touch est compatible, comme ses prédécesseurs, avec le format PDF. Malheureusement, cette compatibilité reste toujours très sommaire par rapport aux readers concurrents. Ce Kindle ne tire pas vraiment partie de son interface tactile, là où le Sony Reader PRS-T1 et le Cybook Odyssey ont travaillé l’ergonomie pour faciliter la lecture de fichiers PDF non formatés pour un écran 6 pouces. Ce support minimal du format PDF n’est pas un défaut du produit (le Kobo Touch ne fait pas mieux) mais rappelle à que les liseuses epaper 6 pouces ne sont pas les outils de prédilection pour la lecture de PDF.
Reste que le Kindle n’est toujours pas compatible avec le format EPUB ce qui gênera de nombreux utilisateurs. Convertir des fichiers EPUB vers le format .mobi n’est pas compliqué (KindleGen ou Calibre font l’affaire) mais seulement s’ils ne sont pas verrouillés par des DRM. En revanche, impossible de récupérer les fichiers acquis sur le Kindle Store (souvent protégés par DRM, choix à la discrétion de l’éditeur) pour les convertir en EPUB. Le Kindle a beau avoir des atouts, cela reste une écosystème fermé.
Au final, la lecture sur le Kindle Touch est particulièrement agréable. La liseuse est très réactive, notamment avec les fichiers en KF8. Les férus du tactile seront sûrement conquis par ce Kindle sans compromis (mis à part la disparition des boutons de changements, très appréciés des utilisateurs de Kindle).
La presse
Le moteur de lecture de journaux et de magazines est celui qui a connu le plus de changements. La page d’accueil a été revue pour être plus facilement utilisable avec l’écran tactile. A l’usage, ce sommaire est plus fonctionnel et la navigation est bien plus réactive. Malheureusement, cela n’a pas amélioré la qualité des contenus que nous dénoncions dans un précédent article (cf. http://www.ebouquin.fr/2011/11/30/kindle-des-offres-de-presse-inadaptees/). Amazon nous a précisé que la qualité des fichiers dépend des flux qui leur sont fournis par les éditeurs. Dommage car KF8 améliore la qualité de mise en page. Vivement une mise à jour du kiosque d’Amazon !
Active Content
En cherchant un peu dans le Kindle Touch, on trouve à plusieurs endroits la trace des Active Content, ces applications conçues pour les Kindle avec écran E-Ink. Aujourd’hui, ces contenus ne sont pas disponibles sur Amazon.fr. Là encore, le Kindle Touch est le même modèle que celui vendu aux Etats-Unis mais avec un logiciel qui n’est pas équivalent.
La librairie
Pour s’adapter à l’écran tactile, Amazon a revu l’interface de sa librairie numérique. Accessible en Wi-Fi et en 3G (suivant le modèle), le design est aussi austère que sur le Kindle 4. Les noms des catégories sont les seuls guides pour l’utilisateur, tains que l’affichage sous forme de liste peut maintenant être modifié pour afficher uniquement les couvertures des ebooks. Rien de bien révolutionnaire ? Et pourtant, la librairie du Kindle Touch est bien plus agréable à utiliser que celle du Kindle 4.
La raison tient principalement au bénéfice de l’écran tactile qui rend la recherche bien plus ergonomique. Plus besoin de naviguer avec le pad multidirectionnel, il suffit de taper sa recherche avec la clavier virtuel, très réactif. Au fil de la frappe, le champ de recherche se complète de suggestions pour accéder rapidement au résultat. Là encore, l’expérience utilisateur a été considérablement améliorée par rapport aux anciens modèles non-tactiles.
En revanche, la librairie d’Amazon, dans sa version mobile, est assez pauvre sur la mise en avant de contenus. Les catégories ou le classement des meilleures ventes seront les seuls points d’entrée. Un choix guère étonnant de la part d’Amazon mais l’utilisateur peut s’attendre à mieux. Le Bookeen Store est bien plus complet sur ce point, grâce à l’animation quotidienne d’un libraire (tout comme la librairie ePagine avec le travail réalisé sur son blog). Les algorithmes ne font pas tout…
L’autonomie
Nous n’avons pas vu d’évolution significative sur l’autonomie par rapport au Kindle 4. Equipé du même processeur et d’un bon nombre de composants en commun, il n’est pas surprenant que les deux ereaders fassent jeu égal. Pourtant, Amazon annonce bien une différence d’autonomie, de 1 mois pour le Kindle 4 et de 2 mois pour le Kindle 5.
Kindle 4 :
Une seule charge de batterie dure jusqu’à un mois avec la connexion sans fil désactivée, à raison d’une demi-heure de lecture par jour. Avec la connexion sans fil activée en permanence, la batterie dure jusqu’à 3 semaines. L’autonomie de la batterie variera en fonction de l’utilisation de la connexion sans fil, comme l’achat dans la boutique Kindle, les recherches sur internet, et le téléchargement de contenus.
Kindle Touch :
Une seule charge de batterie dure jusqu’à deux mois avec la connexion sans fil désactivée, à raison d’une demi-heure de lecture par jour. Avec la connexion sans fil activée en permanence, la batterie dure jusqu’à 6 semaines. L’autonomie de la batterie variera en fonction de l’utilisation de la connexion sans fil, comme l’achat dans la boutique Kindle, les recherches sur internet, et le téléchargement de contenus.
Pour en avoir le coeur net, nous avons étudié deux démontages de chacun des modèles de Kindle, l’un sur TechRepublic et l’autre sur BlogKindle. Techniquement, le Kindle Touch a une batterie avec une capacité presque deux fois supérieure à celle du Kindle 4 (1420mAh contre 890mAh).
Depuis l’arrivée des chipsets ultra-basse consommation tel que l’iMX.508 de Freescale, l’autonomie n’est plus vraiment un point qui permet de différencier les ereaders. La principale source de consommation d’énergie n’est plus l’écran ni le processeur mais la connexion sans-fil, Wi-Fi ou 3G. Comme le Kindle 4, le Kindle Touch Wi-Fi tiendra facilement un mois sans avoir besoin d’être rechargé. Tout dépendra de la fréquence d’utilisation du produit.
Cependant, il y a certaines astuces pour optimiser l’utilisation de la batterie d’un Kindle. Si vous n’en n’avez pas besoin, coupez le connexion Wi-Fi et activez-la uniquement en cas de besoin. L’abonnement à un quotidien sollicitera l’utilisation de la connexion sans-fil et donc de la batterie.
Enfin, la connexion 3G est bien plus gourmande en énergie que le Wi-Fi. Là où il est difficile d’observer une différence d’autonomie entre le Kindle 4 et le Touch Wi-Fi, le modèle 3G sera sûrement moins autonome même si la batterie haute-capacité lui confèrera une bonne autonomie. Nous ne manquerons pas de tester l’autonomie de ce modèle dès que nous recevrons un exemplaire de test.
Conclusion
Avec cette cinquième génération de Kindle, Amazon se donne les moyens pour rester dans la course et fait jeu égal avec les autres readers tactiles du marché. Du point de vue des fonctionnalités, le Kindle Touch est un produit complet et agréable à utiliser. Difficile de revenir au Kindle 4 après avoir utilisé l’interface tactile pendant quelques jours…
Reste que la concurrence est particulièrement agressive, notamment en terme de prix. Le Kindle Touch n’est pas le reader tactile le moins cher du marché, titre qui revient au Kobo Touch maintenant vendu pour seulement 99€. Les écosystèmes de Kobo et d’Amazon sont relativement proches en terme de fonctionnalités et, à première vue, le nouveau venu au livre numérique ne verra pas de grandes différences entre les deux produits.
Pourtant, pour la première fois, la non-compatibilité avec le format EPUB est un vrai frein à l’achat sur ce produit. Le choix d’un format propriétaire au dépend du format standard s’avère gênant, même si le KF8 améliore l’expérience de lecture et les outils de conversion vers le format Mobipocket ne manquent pas.
Un ancien utilisateur de Kindle ne sera pas gêné par l’absence de format EPUB mais le néophyte pourra être rebuté par le format propriétaire Kindle, qui empêchera de s’approvisionner en EPUB sur d’autres librairies, notamment si le fichier EPUB est verrouillé par DRM. Pour adopter le standard, le choix de la liseuse de Kobo est idéal… et pour 30 euros de moins.
Au final, le Kindle Touch, notamment dans sa version 3G séduira dans un premier lieu les anciens possesseurs d’un Kindle, notamment d’un Kindle 3. Le clavier virtuel remplace parfaitement le clavier physique du précédent Kindle et l’on retrouve l’ergonomie qui avait disparu dans certains aspects sur le Kindle 4. Le tout conjugué à une réactivité hors-pair, le Kindle Touch est une liseuse haut de gamme (jusqu’à 189€ pour le modèle 3G) un quasi sans-faute. Si l’EPUB n’est pas votre format d’ebook de prédilection.
Thierry Barbaut
Sources : ebouquin.fr