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14 décembre 2012L’enquête 2012 du Credoc met en lumière une diversification toujours croissante des usages de l’Internet, accompagnée par la fragmentation des modes d’accès.
De plus en plus connectés, mais de moins en moins homogènes. Si l’on en croit la livraison 2012 de l’étude du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc), l’utilisation d’Internet n’a jamais été aussi diverse, tant dans ses modes d’accès que dans ses usages.
Ainsi l’étude, publiée sur le site de l’Arcep, recense-t-elle une très forte progression de l’Internet mobile. Celle-ci ne se fait pas tant au détriment de l’Internet fixe que grâce à une augmentation du temps passé devant les écrans, avec certains freins ou inquiétudes face à ces nouvelles habitudes.
Vers un éclatement des modes d’accès
« Climat économique morose », « crise »… L’étude du Credoc fait la part belle aux parallèles entre la situation économique assez peu réjouissante, et la forme avérée que tient la téléphonie mobile.
29% de la population navigue désormais sur Internet avec un smartphone, contre 5% en 2008. 23% consulte ses courriels, et 21% télécharge des applications, avec des taux de croissance similaires.
A tel point que le taux d’équipement en téléphonie mobile est en train de rattraper celui de la téléphonie fixe (90%) : 88% des Français de 12 ans et plus disposent désormais d’un téléphone portable, et plus du quart de la population a un smartphone.
De quoi observer une progression forte de l’utilisation de l’Internet sur mobile donc, mais pas au détriment des usages « classiques » des téléphones portables. Les deux tiers des personnes utilisent les SMS (65%), une technologie qui vient de fêter ses 20 ans et dont la popularité ne se dément pas : sur un an, le volume de SMS échangés a crû de 40%.
Les appareils mobiles sont donc de plus en plus utilisés pour accéder à l’Internet, et pas uniquement comme solution nomade. 20% de la population se connecte sur les réseaux mobiles pour surfer de son domicile avec une tablette ou un smartphone, et 23% via sa connexion Wi-Fi.
En dehors du domicile, la tablette et le smartphone regroupent une bonne part des internautes : si 29% des gens se connectent à l’extérieur via leur smartphone, ils sont 20% à utiliser un ordinateur portable ou une tablette. Dommage que ces deux appareils ne soient pas distingués pour ce chiffre, mais il y a très fort à parier que la forte hausse de ce chiffre (13% en 2011) est surtout due à l’arrivée des tablettes.
Le taux d’équipement en tablettes tactiles a ainsi doublé en un an – il faut noter qu’il part de bas – et de 4% en 2011, il passe à 8%. Ce sont aujourd’hui 4 millions de personnes qui possèderaient une tablette tactile. Cadres, diplômés et catégories sociales aisées sont les mieux équipés : 23% des cadres possèdent par exemple une tablette.
Une diffusion des équipements qui « reste donc relativement élitiste » pour l’instant, précise l’étude. D’autant que si le doublement du taux d’équipement est notable, si l’on ne considère que les plus hauts salaires, il a été multiplié par trois en passant de 6 à 17%.
Au final, ce sont 64% des 12 ans et plus qui possèdent aujourd’hui un appareil permettant d’accéder à l’Internet en situation de mobilité (ordinateur portable, tablette, smartphone, clé 3G), contre 55% l’an dernier.
A domicile, tous les modes de connexion progressent, sauf la connexion fixe, qui perd 1 point à 54%. La plus forte hausse concerne les smartphones et tablettes connectés via Wi-Fi (+10 points à 23%). Les smartphones et tablettes sur réseau mobile connaissent également une croissance importante (+6 points à 20%), de même que les ordinateurs connectés en Wi-Fi (+7 points à 49%).
Et ces connexions ne sont pas exclusives : en 2012, 45% des gens utilisent plusieurs types de connexions pour accéder à l’Internet depuis leur domicile, contre 36% en 2011.
Abysses digitales
Pour autant, les freins à l’adoption ne manquent pas. Les risques liées aux données personnelles constituent notamment une source d’inquiétude difficile à éluder.
86% des personnes interrogées affirment par exemple qu’ils seraient favorable à la « possibilité d’interdire la transmission de (leur) localisation à des entreprises commerciales. » Un chiffre qui n’est pas négligeable, et qui n’a pas tendance à se réduire : en 2011, ils n’étaient que 81% à espérer une telle possibilité (et 77% en 2008).
« Les cadres (93%), les plus diplômés (90%) et ceux qui disposent des plus hauts revenus (89%) y sont particulièrement sensibles. » Pour autant, l’argument qui feraient d’eux des « anciens » face aux nouvelles générations, plus confiantes, ne tient pas non plus : 77% des adolescents réclament cette possibilité.
Au total, 82% des personnes interrogées pendant l’étude pensent que leurs appareils peuvent transmettre des données confidentielles sans leur consentement. Et les deux tiers sont convaincus que cette transmission est une réalité.
Le manque de protection des données personnelles, en dehors de la géolocalisation sur les appareils nomades, est d’ailleurs le principal frein à la démocratisation de l’Internet selon la population sondée par l’étude : les deux tiers le pensent, ce qui place cette raison à la première place des obstacles, devant les questions de difficulté technique (14%), de coût (8%) ou d’absence d’utilité (8%).
La complexité des moyens d’accès n’est pas à négliger : si elle vient à la deuxième place, elle concerne beaucoup plus les non-internautes que les internautes.
Cela a tendance à créer un fossé numérique, connu et documenté, mais une nouvelle fois mis en lumière par cette étude. Certes, les inégalités d’équipement diminuent : sur un an, elles perdent 1 point à 10% sur les ordinateurs à domicile, 2 points à 10% aussi pour la connexion Internet à domicile, et 1 point à 5% pour les téléphones mobiles (un coefficient égal à 0% signifierait l’absence d’égalités).
Pour la téléphonie mobile, les écarts sont majoritairement dus à l’âge (8%) et à la catégorie sociale (7%). Ces deux questions dominent également les inégalités d’équipement en ordinateurs fixes et accès à Internet fixe, mais y sont moins dominantes. Les inégalités ont donc tendance à se réduire, mais demeurent.
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