Le numérique : un outil de convergences des acteurs du développement
3 novembre 2018La transition énergétique en synergie avec le numérique
22 novembre 2018CIO Mag : Avez-vous un exemple concret de dynamisme économique et numérique en Afrique ?
Thierry Barbaut : Je pense immédiatement au Rwanda qui m’impressionne avec la spécificité de mettre en avant une synergie entre développement et nouvelles technologies. Un impressionnant savoir-faire dans le secteur du numérique porté par la structure RwandaOnline. Je veux parler bien sûr du RDB pour le Rwanda Development Board avec la plateforme internet Irembo qui est un modèle de service public et de e-administration.
Cette plateforme multilingue est non seulement en ligne mais aussi annexée à différents buildings dans le pays où les démarches administratives, fiscales, foncières ou civiles sont effectuées en moins de 30 minutes. Dans la même logique, j’ai rencontré Arthur Draber, le représentant de Zipline, qui permet aux hôpitaux de livrer du sang en commandant par Whatsapp. J’ai été bluffé par les différentes innovations présentes dans le projet comme le scan du QR code du sang ou des plaquettes avec smartphones. Ajoutez à cela un réseau de transport public avec des bus modernes qui proposent la 4G et vous comprendrez qu’il devient plus que confortable de vivre au Rwanda, d’y développer des affaires, bref d’entreprendre.
CIO Mag : Les jeunes et l’emploi, c’est justement le défi que doit relever l’Afrique. Comment les aider à monter leurs projets ?
T. B. : Des centaines de milliards sont alloués au développement mais un fossé demeure entre les jeunes entrepreneurs et les grands bailleurs. Dès lors, il faut absolument inclure l’accompagnement, la formation et la technique au financement. La problématique pour les grands bailleurs vis-à-vis des entrepreneurs est de “filtrer” les projets viables. Un travail complexe quand il faut toucher des milliers de “petits” projets. La solution est donc d’avoir ces compétences et les ressources humaines qui vont avec. C’est exactement ce qui se passe avec les Hubs qui se développent en Afrique et d’ailleurs aussi en Europe pour et avec l’Afrique, comme Afrobytes (qui se transforme en “marketplace”), IHub au Kenya, Kinshasa Digital en RDC, Co-création Hub au Nigeria. C’est un incroyable vivier de talents.
Ces Hubs pourraient faire des appels à projets en lien avec les thématiques éligibles par les bailleurs, comme le font déjà certains bailleurs. Imaginons un programme de la Banque mondiale sur l’éducation et le numérique au Sénégal sur 15 millions d’euros en 5 ans. Et bien, le Hub peut définir avec les bailleurs des critères d’éligibilité, des budgets par exemple de 150 000 euros par localités et communiquer localement sur un appel à dossiers de 100 projets favorisant l’inclusion numérique dans l’éducation.
Le bailleur pourra bénéficier d’une sélection du Hub en amont des projets répartis sur le territoire et ainsi s’appuyer sur des experts locaux tout en soutenant financièrement la structuration du Hub. C’est un cercle vertueux de compétences, d’accompagnement, d’emploi, de formation adapté localement.
Lire l’intégralité de l’interview sur le site de CIO MAG