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23 avril 2012
La SF et la fantasy auto-éditées pourraient voir grimper leurs prix à terme.
Les auteurs autoédités pourraient en effet très bien tirer leur épingle du jeu face aux éditeurs traditionnels, dans la bataille des ebooks.
Les très belles performances de certains auteurs autoédités auraient pu convaincre que le succès ne sourie qu’à quelques rares chanceux. Mais ce n’est apparemment pas le cas, du moins dans certains genres de littérature, rapporte l’Independant.
SF et fantasy massivement investis par l’auto-édition
L’auteur Kevin McLaughlin s’est penché sur les meilleures ventes de science-fiction sur Amazon. Il est apparu que sur les 99 meilleures ventes de ce genre sur Amazon, 38 concernaient des livres issus de l’édition traditionnelle, et 62 des livres autoédités. Parmi les ouvrages édités traditionnellement, près des deux tiers ont été publiés pour la première fois il y a dix ans et plus. La conclusion qu’en tire l’auteur est que l’auto-édition, en ce qui concerne la science-fiction, est en train de bouleverser le genre.
L’écart serait moins important côté fantasy. Au sein des 100 meilleures ventes, seuls 53 livres ont été autoédités, ce qui est moins important que dans le cas de la science-fiction.
L’auteur a également réparti les ouvrages en question en fonction de leurs prix. Les résultats sont édifiants.
On constate que les ouvrages autoédités restent dans une fourchette de prix globalement basse, tandis que les livres issus de maisons d’édition bénéficient au contraire d’un prix plus important, du moins sur Amazon.
« D’un côté, les auteurs autoédités qui publient en majorité à 99 cents, 2,99 $ et 3,99 $. De l’autre, des livres publiés traditionnellement à des échelles de prix entre 7,99 $ et 8,99 $. (…) Clairement, on constate une plus grande tolérance pour des prix élevés dans ce secteur. Il est probable que les auteurs ayant eux-mêmes publié leurs livres pourraient augmenter leurs prix et rester de bons vendeurs de fantasy. L’écart entre les pics rouges et bleus représente un espace possible de profit supplémentaire pour les auteurs de fantasy », analyse Kevin McLaughlin.
L’auto-édition, un métier à part entière
The Independant précise par ailleurs que l’auto-édition n’est pas forcément synonyme d’amateurisme. L’institut Taleist a enquêté sur mille auteurs autoédités, et publiera très bientôt un rapport. 36 % d’entre eux écrivent et publient depuis plus de 10 ans, selon cette étude, qui tend à prouver que l’auto-édition n’est pas une lubie destinée aux débutants. 25 % des auteurs interrogés pour cette étude entendent publier au moins cinq ouvrages en 2012, et attendent de cette activité des revenus à la hauteur de leurs efforts.
Les premiers résultats tendent à démontrer que les auteurs passés par la case auto-édition qui en profite le plus passent également un temps plus important à leur activité d’écriture, comme l’affirme Taleist. « Les auteurs qui gagnent mieux leur vie écrivent 31 % plus de texte que leurs homologues moins chanceux, mais ils y consacrent 62 % de temps supplémentaire. Cela se traduit par l’affectation de 24 % de temps supplémentaire par mot ».
Le succès des ebooks ne se résume donc pas à quelques success-stories. C’est une nouvelle façon de travailler de plus en plus remarquée, et qui pourrait s’avérer de plus en plus payante pour qui comprend les règles d’un mode d’édition à part.
Le site de L’auteur Kevin McLaughlin