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21 mai 2014Les deux députés ont présenté leur rapport sur le développement de l’Economie numérique française.
En 140 pages, les parlementaires comparent la France aux autres pays du monde et tentent d’en tirer des pistes pour l’avenir du secteur numérique.
Confiée en mars 2013, la mission de la commission des affaires économiques consacrée au développement économique de la France a rendu ses conclusions dans un rapport provisoire de 140 pages présenté hier aux parlementaires (voir liens et documents en bas d’article).
Mené par Laure de La Raudière et Corinne Erhel, deux députées respectivement UMP et PS en pointe sur les sujets du numérique, le rapport entend faire le point sur la situation (retard ?) du numérique en France vis-à-vis des autres pays.
Pour cela, les députées se sont rendues à la Silicon Valley, mais aussi en Australie, à Londres et à Hong Kong, afin de rencontrer et de recueillir les avis de différents acteurs, start up et entreprises. Le constat n’est pas toujours positif, mais les deux parlementaires ne sont pas pour autant alarmistes et rappellent que la France a certes de sévères lacunes, mais aussi des avantages qu’il ne faut pas sous estimer.
La formation, une clef essentielle pour avancer
Le premier axe mis en avant par le rapport est celui, nécessaire de la formation et de l’enseignement. Cela se traduit par plusieurs mesures proposées, s’adressant à différents niveaux de formations. Parmi celle-ci, on retiendra surtout la nécessité « d’éveiller les élèves au code, et ce dès l’école primaire ».
Un premier acte qui doit s’accompagner d’un enseignement obligatoire de l’informatique dans le cycle secondaire, « quitte à supprimer une autre matière moins nécessaire ». En toute logique, le rapport préconise également la création d’une filière d’enseignement des professeurs d’informatique, avec la mise en place d’un CAPES spécialisé dans la question.
Concernant les études supérieures, le rapport prend acte de la création de l’école « 42 » par Xavier Niel et s’étonne du fait que cette initiative vienne d’un acteur privé. Comment remédier aux lacunes de l’enseignement public alors ? « En formant des data scientists », expliquent les auteurs, « des cohortes de data scientists » pour être plus précis.
Un choix stratégique au vu de l’importance croissante du big data, mais qui ne suffira pas seul à résoudre tous les problèmes. Une meilleure mise en valeur des licences professionnelles et une réhabilitation du doctorat, trop souvent laissé de coté par le monde de l’entreprise, sont d’autres pistes soulevées par le rapport.
La recherche également devra s’associer à l’effort, le rapport préconise ainsi que 10% des budgets universitaires de recherche soient dédiés à financer des études dans le domaine informatique.
L’économie numérique ne se finance pas comme tout le reste
La formation seule ne suffit pas et Laure de la Raudière et Corinne Erhel le savent bien. Elles se sont donc également penchées sur les modes de financements qui irriguent le développement de ces start up et entreprises du numérique.
« La plupart des entrepreneurs commencent par rechercher des fonds auprès de leurs proches, puis viennent les business angel. Ensuite dans une seconde phase de développement interviennent les fonds venant de capital risque et de capital développement » explique Corinne Erhel « La France souffre d’un manque sur ces dernières étapes du financement »
Mais les fonds privés seuls ne sont pas toujours suffisants et les députées demandent également pour un renfort de l’action publique dans le processus, citant Israël en exemple. Elles plaident pour la création de fonds paneuropéens dédiés, encouragent la création d’un Nasdaq européen et proposent de réserver une part de la commande publique aux achats innovants et aux TPE et PME qui proposent leur services.
Outre ces aspects, le rapport prend acte de l’émergence de nouveaux types de financements tels que le crowdfunding, qui joue un rôle de plus en plus important dans les premières phases de lancement d’un produit ou d’une entreprise. La clef de ce changement explique Laure de la Raudière, c’est de pouvoir capter « la multitude » sous tous ses aspects, et permettre à l’économie collaborative et du partage de se développer.
Une nécessaire modernisation de l’environnement
« Mais alors, on est ringards en fait ? » plaisante le président de la commission lors de l’exposé des deux parlementaires. « Pas vraiment, mais on a besoin de se moderniser » répond Laure de La Raudière. Car la France, rappelle le rapport, peut compter sur de nombreux atout.
Le pays dispose de pôles de compétitivité repartis sur tout le territoire et de start up innovantes qui essaiment partout dans le monde. Mais les parlementaires reconnaissent la nécessité d’une modernisation de la législation et de l’action publique pour ne pas se faire distancer dans la course que se livrent les états développés.
Renforcer l’open data, poursuivre le mouvement de simplification de la vie des entreprises, poursuivre le développement du très haut débit et moderniser le cadre juridique : les propositions dans ce domaine sont nombreuses. Le rapport encourage une plus grande fluidité et une certaine souplesse vis-à-vis des règles « le but du jeu, c’est d’innover, toujours innover » rappellent les deux députées « Il ne faut pas que les réglementations viennent limiter a priori cette capacité. »
Car c’est peut être au final le point central du rapport, évoqué à plusieurs reprises par les deux députées « ne pas dresser des digues de sable pour se protéger de ce déferlement numérique, mais innover comme des fous.» « L’innovation » expliquent-elles, « est au cœur de l’économie numérique et il faut l’encourager à tout prix si on veut que la France ne prenne pas trop de retard dans ce domaine. »
Retrouvez la note de synthèse ci-dessous et le rapport provisoire complet à cette adresse.