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29 mars 2013Le Figaro Étudiant a rencontré le lauréat du concours de jeune innovateur organisé pour la première fois en France par le célèbre institut américain. Ce spécialiste des hologrammes a inventé une technique pour voir les images en 3D sur smartphone.
David Fattal n’est pas un Français comme les autres. Déjà, il est spécialiste de la téléportation quantique! Quand il a du temps libre, il fait des calculs dans sa tête ou sur un bout de papier. Et non content d’être l’un des jeunes chercheurs en physique les plus en vue de sa génération, il vient d’inventer une technologie qui permet de voir en 3D les images qui s’affichent sur un portable. On peut ainsi voir un globe terrestre, en hologramme, sans lunettes!
Sa découverte a fait la couverture de la revue Nature la semaine dernière. Et ce mardi, il vient d’être élu lauréat du Prix MIT qui distingue pour la première fois cette année, un jeune innovateur français et dont le Figaro Etudiant est partenaire.
Par le passé, ce concours conduit par la Technology review de l’Institut américain a distingué des personnalités devenues depuis des célébrités: Mark Zuckerberg en 2007 ; Serguei Brin, cofondateur de Google, Max Levchin, de Paypal, Linus Torvalds, développeur de Linux, Jack Dorsey ,cofondateur de Twitter…
Une révolution à venir
A 33 ans, David Fattal vient d’inventer une technologie qui va probablement révolutionner les téléphones portables.
De loin, cela ressemble à un bon film de science- fiction. Les images surgissent du téléphone, précises, comme un génie sortant de sa lampe. Elles apparaissent en relief. Du jamais vu avec cette qualité. «Un bond qui n’avait pas été fait depuis 100 ans dans la physique» selon un chercheur du MIT interrogé par le Technology Review. Tout simplement.
«C’est assez excitant», confie Fattal au Figaro Etudiant .Faire une découverte agit comme une «drogue. Je ne dors plus trop…». Il a la modestie de ceux qui se savent forts. Depuis quelques années, il est aussi danseur de salsa… professionnel! «Je prends trois cours de ballet par semaine pour améliorer mon niveau», détaille-t-il, avec un très étrange accent… américain.
Après dix de Silicon Valley et un mariage avec une sino américaine, elle aussi championne de Salsa, il parle un drôle de français. Mais les racines de l’innovation restent solidement familiales. Sa mère vient de recevoir les Palmes académiques et son père , juif libanais, «privé de son rêve de devenir Physicien» à cause de la guerre au Liban. «C’était le début du conflit. L’université américaine de physique était tenue par des Palestiniens… ça n’a pas été possible».
Devenu biologiste en France, il emmène son fils au Palais de la découverte, tous les samedi, lui inculque le goût des particules et David enfant fait des exercices pour se distraire, comme d’autres jouent au foot. Il brille à polytechnique et se destine à la physique des particules, à une vie au Cern ou dans le corps des Mines…quand il décide de partir à Stanford .
Le savoir français, l’esprit de la Silicon Valley
En Californie, il s’intéresse à la téléportation quantique, un procédé pour communiquer des infomations à distance qui le «rapproche enfin de Stars wars»! Embauché par Hewlett Packard, il réalise que le monde de l’industrie a ses avantages: «Avec moins d’efforts, on peut apporter une plus grande contribution à la marche du monde, du moins à la société». Il se met à extraire de la lumière de puces électroniques pour créer de l’énergie au sein des ordinateurs et tandis qu’il s’ennuie déjà, il pense soudain, dans une discussion à la cafétéria sur la 3D, à projetter cette lumière pour créer une image qui va dans toutes les directions, en relief.
Il démarre l’expérience sur ses 20% de temps libre, bientot rejoint par d’autres chercheurs de HP. «On s’est mis en mode start-up, travaillant jour et nuit». Et en quelques mois, le premier prototype apparait à l’été 2011: la lettre X, vient se superposer à un O… formant le Xo de la victoire.
Désormais, il travaille à «150% de son temps». Et s’il loue la formation en maths reçue en France, qui faisait de lui le plus rapide de Stanford dans la résolution de problème, il apprécie le système américain. «Je n’aurai probablement pas eu cette liberté en France, à mon age, dans le milieu académique». L’esprit de la Silicon Valley l’a également imprégné en profondeur: «Je n’oppose pas la recherche fondamentale et appliquée. Elles devraient se développer non loin», affirme celui qui envisage de monter une start-up dans une région où chacun peut entreprendre. «N’importe quel serveur de café a un projet… ça motive».
Portrait de M. David Fattal:
Voir des images et des vidéos en 3D sur son téléphone portable ou sur sa tablette sans porter de lunettes spécifiques? Cela sera bientôt possible grâce à la technologie développée par le jeune innovateur français David Fattal dont les recherches, menées au sein du Laboratoire de nanophotonique de HP à Palo Alto (Etats-Unis) portent sur l’interaction de la lumière avec des nanostructures.
Fattal et son équipe travaillent à la mise au point d’un dispositif formé d’une fine plaque de plastique ou de verre, transparente, vers laquelle est orientée la lumière émise par une série d’ampoules LED situées sur ses côtés. Les rayons de la lumière se dirigent de manière précise vers l’intérieur du verre et interagissent avec des pixels qui ont été «gravés» sur la surface du verre. Chacun de ces pixels dispersent la lumière de façon contrôlée, générant ainsi un «champ lumineux» vers la zone de visualisation de l’image.
Entre alors en jeu un modulateur externe extrêmement fin qui est capable d’ajuster l’intensité lumineuse transmise par chaque rayon de lumière individuel et de générer une image qui peut être composée par les trois couleurs primaires.Face aux hologrammes traditionnels, ce système offre au spectateur une expérience stéréoscopique quelque soit son angle de vue et permet, de plus, grâce à sa capacité à gérer des taux de traitement d’image élevés, d’offrir des animations en vidéos.
Fattal vient de publier ces avancées dans la revue scientifique Nature et espère les convertir rapidement en des produits concrets qui intéresseront le marché: «Je vais me battre pour voir les premières applications commerciales sous forme d’éléments décoratifs cette année, puis pour commercialiser la visualisation de vidéos sur une large gamme de terminaux mobiles» assure l’innovateur.
Thierry Barbaut
Sources: Lefigaro.fr