Apple aborde les fêtes de Noël regonflé à bloc. Mardi soir, son PDG Tim Cook a présenté à San Francisco une gamme de tablettes tactiles entièrement revue. Face à la concurrence des modèles sous Android, Apple répond par une plus grande variété de prix et des caractéristiques améliorées.
L’iPad mini et le nouvel iPad Air, qui remplace l’iPad classique, héritent de certaines avancées de la marque, déjà aperçues dans l’iPhone 5s le mois dernier.
Un processeur A7 plus puissant, spécialement développé par Apple, équipe les deux tablettes. L’écran de l’iPad mini, dont la première version a été critiquée, passe en haute définition. Les capteurs photos progressent en qualité. L’iPad Air est 20% plus fin que l’ancien iPad 4 et perd près de 200 grammes. Pas de trace, en revanche, du lecteur d’empreintes digitales «Touch ID», qui permet de déverrouiller l’iPhone 5s sans entrer de code.
Les nouveaux iPad seront disponibles à partir du 1er novembre en France. L’iPad Air est 30 euros moins cher que l’ancien iPad 4, c’est-à-dire à partir de 489 euros en version Wi-Fi. Il s’agit d’un tarif en-dessous duquel les grands concurrents d’Apple ont du mal à descendre. Nokia l’a encore montré ce matin, avec sa tablette Lumia 2520 à 499 dollars.
L’iPad mini Retina sera lui vendu 399 euros, soit 60 euros de plus que la première génération d’iPad mini.
Apple va toutefois prolonger la durée de vie du modèle de première génération, qui tombe à 299 euros. Cela place un peu plus proche des tarifs de la Nexus 7 de Google et du Kindle Fire HDX d’Amazon, ses principales rivales, toutes deux proposées à 229 euros.
Inciter au renouvellement des tablettes Apple
Apple a vendu 170 millions d’iPad en trois ans. Après un démarrage en trombe, les ventes marquent le pas. Elles ont baissé de 14 % entre avril et juin, selon les derniers chiffres d’Apple. D’après les projections de Morgan Stanley, la tendance s’est prolongée au cours des trois mois suivants. La banque d’affaires s’attend à un repli des ventes de 7 % par rapport à la même période l’an dernier.
Apple doit séduire de nouveaux clients et convaincre les premiers acheteurs de l’iPad de mettre à jour leur équipement. La tablette bénéficie rarement de subventions d’opérateurs qui abaissent son prix facial. Son mode d’achat et son taux de renouvellement pourraient davantage s’approcher de celui d’un smartphone que d’un ordinateur
Rapprocher le Mac, l’iPad et l’iPhone par le logiciel
Durant cette conférence, Apple s’est justement félicité de sa stratégie, qui consiste à continuer de développer deux systèmes d’exploitation distincts pour tablettes et ordinateurs. Microsoft a pris le chemin inverse avec Windows 8, introduisant une certaine confusion chez ses clients. «Je ne sais pas ce qu’ils vont faire après, mais je peux vous dire que nous ne nous laissons pas distraire», a ironisé Tim Cook.
Cela n’empêche pas Apple de chercher à rapprocher toujours plus les deux OS, en y incluant les mêmes logiciels (Plans, iBooks, iMovie, iPhoto, etc.), les mêmes principes de fonctionnement (comme les notifications) et en favorisant le passage d’un écran à l’autre, grâce à des fichiers qui peuvent être lus indistinctement sur ces différents appareils.
Apple est prêt à quelques sacrifices pour prouver qu’il a fait le bon choix. La mise à jour d’OS X Mavericks, son nouveau système d’exploitation pour Mac, sera gratuite, une grande première et «le début d’une nouvelle ère» pour Apple. Les suites bureautiques iWork et de création iLife seront aussi livrées gratuitement quel que soit l’appareil. Après s’être clairement démarqué par le matériel aux débuts de l’iPhone et de l’iPad, Apple met plus que jamais l’accent sur le logiciel.
Thierry Barbaut
Avec Le Figaro