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10 octobre 2012Après les comparateurs de vols américains, c’est au tour des voyagistes français d’être inquiets pour leur avenir face aux ambitions de Google dans le monde du voyage. Fleur Pellerin a rencontré hier deux de leurs dirigeants.
Les voyagistes français ont-ils à craindre des mouvements opérés par Google dans le monde de la recherche de billets en ligne ? Aux Etats-Unis, de nombreuses agences en ligne se sont déjà inquiétées à plusieurs reprises des velléités du géant, jusqu’à tenter de bloquer le rachat d’ITA Software, éditeur du principal logiciel de suivi des billets aériens.
Les Echos rapportent ce matin que le président de la SNCF, Guillaume Pepy, a rencontré hier la ministre déléguée à l’Economie numérique, Fleur Pellerin. Il était accompagné d’Yves Tyrode, directeur général de Voyages-sncf.com, et de Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du monde.
Concurrence sur les comparateurs, pas sur la vente
Ils ont réaffirmé leurs craintes face aux nouveaux produits du géant : Google Flights, comparateur de prix – le même qui avait fait grincer des dents Kayak, Expedia et autres comparateurs américains, ou Google Hotel Finder. Autant de services proposés également par la SNCF sur son site. Jusqu’à ce que Google se lance dans le billet de train ?
Les craintes paraissent justifiées à première vue. Certes, le déploiement d’une solution de réservation de billets de train ne semble pas pertinent pour Google. En France notamment, c’est un marché détenu par le monopole de la SNCF. Pas de comparatif intéressant pour les utilisateurs de Google, donc.
D’autant que les transports ferroviaires sont encore un marché très éclaté, avec une obligation de négociation pays par pays avec chaque transporteur, comme nous l’a montré hier l’expérience de Capitaine Train. Et que Google ne souhaite pas faire office d’agence de voyages, mais de comparateur.
Mais nous l’avons dit, le site de la SNCF ne se contente plus de proposer des billets de train, qui n’assure qu’une partie de ses revenus. Google vient dès lors en frontal sur les réservations d’hôtels et de billets d’avion.
« Dangereuse hégémonie », « tsunami économique »
Pour un voyagiste interrogé par Les Echos sous couvert d’anonymat, « il y a un vrai problème de conflit d’intérêts entre l’activité originelle de Google qui fonctionne déjà sur une rémunération au référencement, et des services commerciaux autour de la recherche. » Et de renvoyer aux autorités européennes la responsabilité de trancher.
C’est le type d’angoisses exprimées par Guillaume Pepy et Jean-François Rial dans une tribune du Monde le mois dernier. Ils voient dans les activités de Google une « dangereuse hégémonie » propre à déclencher un « tsunami économique. »
Google n’est pas seul concerné, mais l’enjeu est pressant : avec l’appétence des utilisateurs pour les réservations de billets en ligne, les voyagistes français craignent que le marché leur échappe.
Thierry Barbaut
www.zdnet.fr