Numérique: pourquoi la France résiste
5 mars 2012La BNF chargée de numériser 500 000 livres indisponibles du 20e siècle !
3 avril 2012J’ai participé à la numérisation de la Joconde au musée du Louvre.
Une expérience extraordinaire.
La société Japonaise Codex Images International en partenariat avec le C2RMF Centre de Restauration des Musées de France) a utilisé une caméra multispectrale assurant des prises de vue de 360 millions de pixels, afin de numériser la fameuse peinture de Léonard de Vinci.
Ces Travaux nous permettrons de produire une campagne de numérisation des plus belles peintures de France, ici à Abbeville (photo ci-contre):
Ce procédé a révélé de nombreux aspects techniques de l’oeuvre, nous permettant de publier un beau livre décrivant les résultats:
La joconde, essai scientifique, en partenariat avec Mr Lahanier Christian du C2RMF
Le descriptif du livre:
Cet ouvrage novateur révèle des découvertes insoupçonnées sur La Joconde.
Les mystères que recèle cette peinture ont pu être appréhendés par le chercheur qui, au fur et à mesure de son investigation, élabore un faisceau de preuves. Ces constats successifs issus de l’analyse de l’image se trouvent confortés par les écrits de Léonard de Vinci (Traité de la peinture).
De passionnantes questions:
- Pourquoi le cœur de Monna Lisa est-il l’élément central du panneau de peuplier où se trouve situé le point de lumière spéculaire ?
- Pourquoi avoir donné une impression de mouvement au visage qui semble nous suivre du regard à cause d’une ambiguïté de perspective ?
- Pourquoi la proportion du panneau et la forme du visage sont-elles harmoniques ?
- Pourquoi la largeur du tableau est-elle égale à une brasse, étalon de longueur à Florence à cette époque ?
Léonard de Vinci a voulu également témoigner, dans le choix du paysage, de ses connaissances en hydraulique par les travaux effectués sur l’Arno peu avant l’exécution de La Joconde.
Numerisation Joconde à 240M Pixels par LUMIERE-TECHNOLOGY
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le livre La Joconde, essais scientifique
Les tonalités du tableau traduisent sa réflexion sur la perspective aérienne. Les proportions anatomiques du modèle révèlent sa taille égale à 3 brasses. Le calcul de la position du soleil, à partir du trajet du rayonnement réfléchi sur la poitrine de La Joconde vers l’œil du peintre, permet d’estimer la saison de cette scène.
L’analyse de cette peinture repose également sur l’utilisation de techniques avancées en informatique et sur de nouvelles technologies de numérisation. L’analyse de la couleur d’images calibrées permet de représenter et de cartographier les couleurs ainsi que de localiser les points fort de lumière et la forme du dégradé des ombres.
L’analyse en profondeur du réseau de craquelures montre la présence de « sfumato clair » sur les glacis, technique inconnue jusqu’ici; elle révèle également l’ordre d’application des couches de glacis superposées.
La modélisation 3D montre la technique picturale des ombres appelée « sfumato sombre » à partir de la mesure de la rugosité de la couche picturale. La visualisation 3D de la luminance de cette peinture restitue la vision stéréoscopique utilisée par Léonard pour poser l’intensité des ombres et des lumières.
Ce travail conduit par des chercheurs, en France, prouve combien les nouvelles technologies de l’information sont à même de contribuer à la connaissance de la technique picturale des chef d’œuvres de nos musées.
Thierry Barbaut & Christian Lahanier
C2RMF