Télévison et Internet: Le combat entre Google et… Apple
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30 juillet 2013Le Chromecast, qui ressemble à une petite clé USB, permet de diffuser des vidéos YouTube depuis son Smartphone sur l’écran de son téléviseur.
Un moyen astucieux pour Google de prendre place dans les salons.
La dernière nouveauté de Google ne paie pas de mine. Il s’agit d’un petit accessoire, semblable presqu’en tout point à une clé USB et vendue seulement 35 dollars (26 euros).
Ses cinq grammes sur la balance cachent pourtant l’une des tentatives les plus astucieuses du moteur de recherche pour prendre une place dans les téléviseurs, ce vieux rêve des géants de la high-tech.
Jusqu’alors, Google avait tenté sa chance en nouant des partenariats avec des fabricants de téléviseurs et de décodeurs pour inclure une série de services appelés «Google TV» directement sur ces appareils. «D’ici à l’été 2012, une majorité des télés sur le marché intègreront Google TV», s’était risqué à avancer son président exécutif, Eric Schmidt, fin 2011. Un objectif ambitieux, loin d’avoir été tenu.
Google est ouvert à de nouveaux partenaires
Le Chromecast, annoncé mercredi soir devant la presse américaine, prend le contrepied de cette stratégie. Contrairement à la «Google TV», il ne s’agit pas d’un système à part entière, mais d’une solution bien plus légère. Cette clé se branche sur le port HDMI d’une télévision (elle doit aussi être alimentée par USB ou sur secteur).
Grâce à une liaision en Wi-Fi, elle affiche sur grand écran les contenus d’un smartphone, une tablette ou un ordinateur.
Le Chromecast permet aussi bien de parcourir sur la télé les photos que l’on était en train de consulter sur Facebook ou de regarder l’intégralité d’une vidéo YouTube ou d’un film loué sur Netflix. Il peut aussi récupérer les musiques du service de streaming de Google pour les écouter en profitant de son installation «home cinema». Il fonctionnera aussi avec avec la radio en ligne Pandora.
La clé est particulièrement simple d’emploi. Un nouveau bouton «Cast», implanté dans les applications compatibles et dans le navigateur Google Chrome, déclenche la diffusion du programme sur le téléviseur. Le smartphone, la tablette ou l’ordinateur font alors office de télécommande, mais peuvent continuer à être utilisés en parallèle, comme si de rien n’était.
La solution de Google fonctionne avec les terminaux Android, les appareils Apple (iPhone, iPad et iPod touch) et plus largement avec n’importe quel ordinateur équipé du navigateur Google Chrome. Il y a encore peu d’applications compatibles, mais Google a mis un kit de développement pour les programmeurs souhaitant intégrer le bouton «Cast» et espère pouvoir annoncer «bientôt» de nouveaux partenariats.
Concurrent des «box», de l’Apple TV et des consoles de jeu
La commercialisation du Chromecast est pour l’instant réservée aux États-Unis, où la clé est déjà en rupture de stocks sur le site d’Amazon. Elle a peut-être un peu moins d’intérêt en France, où les «box» des opérateurs télécoms, très répandues, permettent elles aussi d’accéder à un grand nombre de contenus venus sur Web sur son téléviseur. Elle entre aussi en concurrence avec les consoles de jeux vidéo, qui se sont positionnées sur ce marché, et avec des boîtiers connectés de type Apple TV, Roku et Boxee, tous plus chers.
Avec le Chromecast, Google tente de populariser le visionnage des vidéos Web sur son téléviseur grâce à un accessoire peu coûteux et qui ne nécessite aucune configuration, a expliqué Sundar Pichai, le patron d’Android et de Chrome. C’est dans l’intérêt de l’entreprise, qui se rémunère grâce à la publicité qu’il insère dans les vidéos.
Google n’entend pas abandonner sa plateforme «Google TV» pour autant, a ajouté Sundar Pichai. Ainsi, le Chromecast ne peut pas diffuser les jeux d’un smartphone ou d’une tablette, en raison du temps de latence trop important. Les premiers testeurs font d’ailleurs état de quelques lenteurs lors du lancement de vidéos, si la connexion Wi-Fi n’est pas optimale.