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2 juillet 2013Cloud Computing : Si 33% d’entreprises et administrations déclarent utiliser du Cloud, l’adoption est d’abord le fait des grands comptes (53%) plutôt que des PME selon le CloudIndex de PAC.
Et pour une majorité d’entreprises, le Cloud reste exclusivement du SaaS, et l’IaaS privé plutôt que public.
« Les entreprises françaises sur la bonne voie en termes de maturité. » C’est la conclusion du premier CloudIndex du cabinet français PAC, un indicateur semestriel dont l’objectif est de mesurer le niveau de maturité du marché des solutions Cloud en France.
Et sur la base de cette étude réalisée auprès de 220 entreprises et administrations dites représentatives de l’économie française, PAC a établi un score de maturité pour la France : 443 sur 1.000 (ou 4,43/10). Le marché français est donc loin encore de l’âge de raison.
Les PME restent à convaincre
Car si le Cloud est une réalité, il ne concerne cependant pas encore une majorité d’entreprises : 33% d’entre elles l’utilisent. A des niveaux divers. L’usage de ces technologies (SaaS, IaaS et PaaS) est ainsi nettement plus répandu (53%) parmi les grands comptes que parmi les PME (20% pour les sociétés de moins de 200 salariés).
Et parmi les petites entreprises, l’adoption du Cloud pourrait bien être encore plus restreinte comme le soulignait d’ailleurs en septembre 2012 une étude de TNS-Sofres : seules 6% des PME et 5% des TPE déclaraient connaître et utiliser le Cloud Computing.
L’utilisation du Cloud n’est donc pas généralisée, ce que rappelle d’ailleurs ce score de 443 défini par PAC. Mais en outre, tous les types de Cloud ne bénéficient pas du même degré d’intérêt. Le marché français (il n’est pas le seul) du Cloud est ainsi d’abord celui du SaaS qui représente ainsi 62% des utilisateurs du Cloud.
« C’est en quelque sorte le Cheval de Troie, souvent ignoré d’ailleurs des DSI, qui ont tendance à considérer qu’ils ne recourent pas au Cloud, alors que les utilisateurs métier font usage de SaaS pour tel ou tel service qu’il serait contre-productif de vouloir développer ou installer en interne » commente le cabinet PAC.
Et, surprise, contrairement à ce qui est communément admis, le SaaS ne se borne pas au CRM. D’ailleurs, en termes d’utilisation, ce sont les applications RH qui se classent à la première place (45%), devant les applications métiers/verticales (29%), bureautiques et collaboratives (24%), et seulement ensuite le CRM (24%).
Le IaaS à 75% en modèle privé
Pour les analystes de PAC, cette prééminence du SaaS dans le domaine RH s’explique par la « maturité des entreprises françaises par rapport à l’externalisation des fonctions de support et en particulier la paie », ainsi que par l’abondance des offres SaaS destinées à cette fonction.
Concernant l’IaaS et le PaaS («un outsider prometteur »), elles sont respectivement 34% et 22% d’entreprises et administrations à déclarer utiliser ces technologies Cloud. « 16% des entreprises utilisatrices ont recours à deux type de Cloud et 8% aux trois » ajoute PAC.
Précision de taille : si les entreprises se tournent peu à peu vers l’IaaS, c’est toutefois le modèle du Cloud privé qui est ici largement privilégié (75%). Pour Capgemini, le recours au Cloud public est toutefois amené à se développer, avec une tendance significative en ce sens d’ici 5 à 6 ans.
« Dans les grandes entreprises, qui ont généralement une informatique en place, on a ce besoin de comprendre et de maîtriser. Et elles considèrent alors qu’il est plus simple de le réaliser en interne, car permettant ainsi de monter en connaissances et compétences, pour ensuite envisager d’aller le pousser ailleurs » observe Christophe Delsaux, responsable Cloud chez Capgemini. Depuis 2009, les choses semblent donc figées.
La sécurité : un frein bien serré
Quant aux motivations des entreprises à se convertir au Cloud, peu de nouveaux enseignements, même si pour PAC le fait que l’augmentation de la flexibilité (71%) se positionne, au rang des bénéfices, devant la réduction des coûts (56%) constitue « une bonne surprise ».
« Ces résultats montrent sans aucun doute une maturité croissante dans la perception et l’approche du Cloud computing » suggère le cabinet français. Une maturité à tempérer cependant par un autre chiffre : seules 12% des organisations ont une stratégie Cloud définie.
Au niveau des obstacles, la tendance reste là aussi globalement la même. La sécurité, étude après étude, est ainsi citée comme le premier frein à l’adoption du Cloud (44%), devant l’absence de solution adaptée au métier (37%) et de gains financiers démontrés (34%).
Thierry Barbaut