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7 mai 2013Si pour de petites entreprises, mettre en place une politique de BYOD est assez aisé et rapide, pour les très grandes entreprises, la problématique est différente.
En ce sens, l’exemple de Shell est intéressant.
La quasi-intégralité des employés passera au BYOD dans quelques années
Le géant pétrolier anglo-hollandais Royal Dutch Shell compte à ce jour près de 90 000 employés internes, sans compter environ 60 000 employés supplémentaires avec qui il travaille via des sous-traitants ou par contrat à durée déterminée. En somme, la société gère environ 150 000 personnes à travers le monde. Un nombre très important qui implique une gestion sur le long terme pour le moindre changement à mettre en place.
Du fait de l’activité de l’entreprise, la plupart de ces employés travaillent à l’extérieur et doivent donc pouvoir appeler et être contactés à tout moment. Ils sont donc logiquement tous munis de téléphones. Jusqu’à présent, Shell fournissait à ses salariés les appareils mobiles dont ils avaient besoin. Mais du fait des coûts et surtout du management que cela entraîne, la société songe sérieusement à passer la quasi-intégralité de ses employés au BYOD.
Pour le moment, environ 10 000 d’entre eux apportent déjà leurs appareils selon le site britannique V3. Mais Ken Mann, qui s’occupe de la sécurité au sein de l’entreprise, n’a pas caché qu’il prévoyait que plus de 90 % des employés utiliseront leur propre mobile, leur tablette et même leur ordinateur portable pour travailler. Cela prendra toutefois quelques années pour atteindre un tel taux de mise en place du BYOD. Près de 135 000 personnes seront en effet concernées à terme, ce qui est tout sauf négligeable.
Shell forcé par la nouvelle génération
Fermé ni à Windows, ni à Android, ni à iOS, Shell compte bien s’adapter en fonction des tendances assure Ken Mann. Mais si Shell compte bien généraliser le BYOD, c’est pour la simple et bonne raison que son actuel effectif est vieillissant et que des dizaines de milliers d’employés seront remplacés lors des prochaines années. De nouveaux et jeunes salariés qui seront tous déjà équipés en smartphones, tablettes et ordinateurs portables.
« Nous voulons être en mesure d’attirer et de retenir du personnel jeune et talentueux » a ainsi précisé Mann, avant de rajouter fort judicieusement : « Ils ne veulent pas venir dans un environnement d’entreprise verrouillé ». Cette dernière remarque confirme un élément souvent abordé dans le BYOD : il est inévitable, car poussé par les employés. En ce sens, le PDG et fondateur de Skura titrait dans son blog en août 2012 : « Comment éviter le BYOD dans votre entreprise ». Sa réponse fut limpide : « Vous ne pouvez pas. » Pour Shell, il semble ainsi que le mouvement soit inévitable.
Concernant le volet sécuritaire, la société pétrolière explique à notre confrère V3 qu’une double authentification a été mise en place, à la fois via un mot de passe et une carte à puce. Mais Shell n’a pas caché avoir des problèmes pour trouver une société capable de lui fournir ce qu’il souhaite précisément en matière de BYOD, de cloud, d’authentification et de sécurité. Pour le moment, l’entreprise précise utiliser les outils de Computer Associates Technologies (CA), notamment CloudMinder, solution spécialisée dans la gestion de l’identification d’appareils, et SiteMinder, plutôt centré sur l’accès aux applications web pour les employés.
Rendez-vous dans quelques années pour savoir si Shell réussira son pari. Notez que l’exemple de Shell est précieux. Je n’ai ainsi trouvé aucune information équivalente chez Exxon, Total, Chevron, BP, Petro-Canada, PetroChina, Petrobras, etc. Soit le BYOD dans ces sociétés est peu développé, soit elles restent relativement discrètes sur le sujet. Si vous avez des détails sur ces compagnies, n’hésitez pas à commenter ce billet.
Thierry Barbaut